Le cheminement de la rose française & d’importation
Quelles sont les différents pays qui proposent des roses toute l’année? d’où viennent-elles? Les différents intermédiaires pour avoir le chemin depuis les champs de roses jusqu’aux locaux de FOLIFLORA, les différentes qualités, sont-elles identiques ? La période de fleuraison de la rose française, les enjeux et les limites de proposer des fleurs « made in France », les moyens mis en place pour proposer des roses françaises.Les roses comme énormément d’autres fleurs affluent du monde entier. A ce jour, nous pouvons dire que pour répondre à la demande mondiale, le principal pays producteur de roses est le Kenya, les principales fermes s’établissent sur plusieurs centaines d’hectares et sont pour la plupart ancrées aux abords du lac Naivasha, où elles couvrent environ 5000 hectares.
On relève également d’autres grands lieux de production, l’Equateur, la Colombie, l’Ethiopie, la Tanzanie, la Hollande, la France et plus précisément le Sud de la France.
Chez FOLIFLORA, nous avons la particularité en fonction des saisons de privilégier quand cela est possible les roses mais aussi les autres fleurs « made in France ».
En fonction de la provenance des roses, le cheminement et le bilan carbone sont totalement différents. Le bilan carbone prend en compte le mode de production et le transport.
Il faut noter que pour l’acheminement des roses Françaises l’acheminement se fait selon un cycle dit « court » en deux voire trois étapes. Notre politique voulant limiter les intermédiaires afin de mieux rémunérer les producteurs Français et limiter les coûts d’exploitation. En début de chaîne nous trouvons le producteur, plus spécifiquement pour les roses il est appelé « Rosiériste », ensuite un marché floral où peuvent venir s’approvisionner Grossistes et Fleuristes. Le transport est généralement réalisé par voie terrestre. Le moment entre la ramasse et le consommateur final doit être le plus court possible dans l’intérêt du consommateur. Généralement pour une rose Française ce laps de temps est évalué à deux jours ou moins si l’on s’approvisionne directement chez le producteur local.
La Hollande : Principale place mondiale boursière de la fleur
On peut calquer ce schéma à la production locale Hollandaise à ne pas confondre avec leur activité commerciale qui consiste à faire d’Aalsmeer la principale place mondiale boursière de la fleur en tout genre.
Les productions Européennes, notamment celle du nord de l’Europe, ont un bilan carbone lourd du fait de conditions climatiques peu favorables. Ces cultures doivent être chauffées et éclairées afin de pouvoir réaliser des récoltes successives. En revanche le bilan carbone routier est faible. A l’instar, les pays d’Afrique de l’Est ont un bilan carbone quasiment inexistant à cause de leurs conditions climatiques très favorables avec un ensoleillement optimal tout au long de l’année et des températures élevées pour une production intensive. Mais reste que le bilan carbone sur le transport pèse lourd sur la balance. Les roses sont exportées par d’importants Dreamliner qui sont énergivores en kérosène, puis une fois arrivées à destination elle continuent leur chemin par voie routière.
En revanche pour les fleurs produites en Afrique de l’Est, le cheminement est un cycle dit « long », elles rencontrent un nombre d’intermédiaires plus élevés de l’ordre de quatre ou cinq, mais surtout le délai entre la ramasse et leur cycle de commercialisation est beaucoup plus long en raison de la distance et des moyens d’acheminement. Les roses sont d’abord ramassées durant la semaine, elles sont préparées en fin de semaine. Pour des raisons économiques les roses sont expédiées à sec puis recoupées et remises à l’eau avec de la nourriture pour les réhydrater à leur arrivée. Ensuite, elles sont expédiées par avion durant le weekend et réceptionnées le plus généralement aux Pays Bas par des importateurs qui sont chargés chaque jour de la semaine de les répartir sur les différents marchés Hollandais. Une fois sur le marché, elles sont achetées par des exportateurs qui livrent des grossistes et des fleuristes dans le monde entier. Pour des raisons de volumes et de logistique, très peu de sociétés peuvent prétendre se passer d’intermédiaires et travailler directement avec des fermes établies dans les pays d’Afrique de l’Est. Nous pouvons alors constater que ces roses d’importation, entre le moment de la ramasse et de la commercialisation chez un fleuriste ou sur un site marchand ont déjà environ huit à dix jours de cueillette, ce qui est cinq fois supérieur à une rose Française.
Peu importe le lieu de production, différentes qualités sont produites dans chaque pays et ce pour chaque produit du quotidien la fleur ne fait pas exception en la matière.
Les roses d’Equateur sont réputées pour leurs caractéristiques hors norme en taille, grosseur de boutons et la tenue en vase pouvant avoisiner trois semaines. Elles bénéficient de conditions climatiques de cultures exceptionnelles, mais celles-ci sont commercialisées exclusivement chez des fleuristes haut-de-gamme dans la mesure où leur prix est relativement élevé.
Viennent ensuite les roses Hollandaises, la demande importante permet à une exploitation de se concentrer sur une ou deux variétés sur plusieurs hectares, ce qui permet au producteur d’être au « Top » de la qualité. Il faut également savoir que les occidentaux sont à la pointe des méthodes culturales, c’est aussi ce qui fait la force de la production Hollandaise. D’autre part, la standardisation ou normalisation de leurs productions en roses ou d’autres produits en font le leader mondial du commerce floral.
En outre, un fort pouvoir politique et économique a été développé par la Hollande pour s’orienter et s’approprier le marché mondial de la fleur. Nous pouvons trouver une instance qui s’appelle l’Office des Fleurs Hollandais qui ne trouve à ce jour pas son équivalent en France.
Pour continuer, nous retrouvons les roses Françaises principalement produites dans le Sud de la France même si certaines productions subsistent dans le centre et le Nord. Pourquoi le Sud de la France ? Cela est tout simplement lié aux conditions climatiques extrêmement favorables qui permettent d’avoir des coûts supportables pour les producteurs notamment par rapport à l’ensoleillement et à la luminosité. Puisque pour produire des roses de manière intensive il faut éclairer et chauffer les surfaces de production. Il faut noter qu’en raison de la hausse des prix du pétrole et du gaz, de nombreuses productions de fleurs coupées ne sont pas continues sur l’année entière comme c’était encore le cas il y a une dizaine d’années. De plus, la France soumet ses producteurs à des interdictions drastiques concernant l’usage de phytosanitaires avec pour la plupart une suppression des molécules utilisées sans aucun produit de substitution. Ce qui n’a pas pour but de faciliter la culture « made in France » surtout quand on peut délocaliser les productions pour continuer à exploiter en utilisant ces phytosanitaires en toute légalité dans d’autres pays européens ou plus lointains et qui plus est, bénéficiant de tous autre régime social que ceux oppressant notre production « made in France »
Le Kenya : Premier producteur mondiale de roses
En dernier ressort intervient la production Kényane, qui est néanmoins, la première production mondiale de roses. On pourrait alors se demander pourquoi ? Sachant que ce sont les occidentaux qui détiennent le savoir-faire. La réponse est évidente c’est tout simplement pour éviter le fardeau économique, social et écologique. La règle suivante s’applique : « Pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple ?».
La mondialisation a permis la libre circulation des Hommes, des Capitaux mais aussi des Biens.
Les Roses produites au Kenya approvisionnent la quasi-totalité des réseaux de la grande-distribution, de la distribution par Internet qui ne cesse de croître, ainsi que les très nombreux fleuristes.
Ces roses présentent le principal argument de choc dans notre société de consommation : son prix. En effet, il faut savoir que de nombreuses fermes sont exploités par ce que l’on appelle des « White Kenyan » qui sont en réalité, le plus souvent, des sociétés néerlandaises. Ainsi ces sociétés bénéficient d’une main-d’œuvre abondante (hommes, femmes et même enfants), peu coûteuse – entre 1 ou 2 $ la journée de travail, un travail sept jours sur sept, un code du travail quasiment inexistant – bref un eldorado social. D’un point de vue écologique pour le pays c’est un désastre. Les trois quarts des exploitations de roses kényanes se trouvent dans les environs du lac Naivasha, où elles couvrent environ 5000 hectares. Ce lac, situé à 1 800 m d’altitude, est l’un des plus hauts de la Rift Valley. Autour de lui se concentrent les « élevages » industriels de roses. Comme beaucoup de rivières et de nappes phréatiques de la région, le lac est donc de plus en plus pollué par les pesticides, engrais et autres produits destinés à nettoyer et désinfecter les sols avant la plantation de nouveaux rosiers à la vie éphémère, mourant de surproduction. Cette pollution est encore accrue par les pompages d’eau qui font baisser le niveau du lac et y augmentent par conséquent, la concentration de produits nocifs, produits s’accumulant également dans les puits des agriculteurs de la région. Quant aux pêcheurs, ils se plaignent de prendre de moins en moins de poissons et en rendent responsables les industriels de la rose ; le lac est envahi de jacinthes d’eau, la plaie de l’Afrique car elles entraînent l’eutrophisation des fleuves et des lacs, manque d’oxygène qui nuit à beaucoup de poissons dont se nourrissent les populations. Souvent, après des nettoyages dont les rejets atteignent le lac en quantité importante, des vaches laissées imprudemment près du bord du lac pollué, meurent après avoir trop bu de ces eaux empoisonnées. D’après des écologistes locaux et des organisations non gouvermentales, le lac pourrait ne plus être qu’un cloaque boueux dans une quinzaine d’années. Il est pourtant théoriquement protégé depuis 1995 par la Convention internationale Ramsar qui veille sur les plus belles zones humides du monde. Mais cela ne préoccupe guère les autorités et les industriels de l’horticulture.
Foliflora et les roses « Made in France »
C’est pourquoi aujourd’hui FOLIFLORA tend à se rallier le plus possible à des producteurs Français pouvant répondre tant aux besoins qualitatifs que tarifaires.
De plus, aujourd’hui il est clairement démontré par toutes les sociétés de consommateurs que le « made in France » représente un véritable enjeu de qualité.
Comme expliqué précédemment la production florale « made in France » tend à se complexifier un peu plus chaque jour.
A ce jour FOLIFLORA est affilié avec des producteurs Français de roses, de pivoines, de jonquilles, de lys, d’œillets de poètes, de reines marguerites, de lysianthus, de fréesias qui permettent d’avoir des produits de saison d’avril à octobre. Mais certains de ces producteurs Français ont aussi la particularité de cultiver des produits de saison hivernale comme l’anémone, la renoncule ou le lys qui nécessitent peu de chauffage.
Le « made in France » présente ses avantages et ses inconvénients. Nous retrouvons tout d’abord une traçabilité, un gage de qualité, tant d’un point de vue sociétal, qu’écologique. Il s’agit là de développement durable.
En revanche à ce jour, par manque de moyen de production horticole Française qui a du mal à lutter contre cette mondialisation en raison de leur coût, et du fait de notre croissance interne nous ne parvenons pas à nous approvisionner continuellement auprès de nos producteurs Français et c’est là où nous atteignons les limites de notre démarche « made in France ». Néanmoins, nous faisons le maximum chaque jour, et mettons tout en œuvre pour s’approvisionner auprès de producteurs locaux avant d’emprunter la filière traditionnelle de l’importation. Car pour FOLIFLORA l’implication dans notre système économique est primordiale. Tant d’un point de vue de l’approvisionnement que de la conception à la réalisation des commandes.
Il faut tout de même savoir que la filière Horticole Française ne bénéficie quasiment d’aucun soutien gouvernemental n’y d’aucun autre organisme.
Bonjour,
Je suis tombée par hasard sur votre site. Je regardai les pivoines de mon jardin et me suis posé la question » mais d ‘ où viennent les fleurs de nos fleuriste et ça toute l’année ?
Vos explications sont limpides. Ho oui je suis pour le local et nos productions interne. Que ce soit pour les fleurs, les légumes ou les fruits. Mais bien plus encore. Le monde doit à tout prix se réveiller. Toutes productions à grande échelle est nocive, pour les gens qui y sont exploité pour l environnement qui n est pas fait pour supporter une exploitation intensive ni dailleurs des expeditions dans le monde entier. Notre société à tellement l habitude de voir des fruits des légumes et des fleurs toutes l année qu’elle ne se pose même plus la question » mais comment se faire il que je mange des fruits d été en plein hiver.
Merci pour votre article. Je vais me concentrer d’ avantage sur les produits locaux et de saison. Mais surtout soutenir tout les petits producteurs de la région. C’ est un tout petit pas mais il est à ma portée et je m’ en voudrai si je ne le fait pas. Ma planète et les gens que j’ aime en valent la peine.
Merci.
Brigitte